Résumé
48 000 (413 kg) restes animaux sont présentés. L’étude a pour objet de donner les principales caractéristiques des animaux et des dépôts d’ossements enfouis sur ce site complexe entre le IIe s. av. J.-C. et le IIIe s. apr. J.-C. La faune, dominée par les mammifères domestiques (bœuf, porc et mouton) évolue assez peu au cours de cette longue séquence.
Ces animaux ont fait l’objet de plusieurs types de traitements, que l’on peut distinguer selon qu’ils ont été consommés ou pas ; cela se traduit par des dépôts assez différents, avec des ossements plus ou moins fragmentés, isolés ou en connexion.
La diversité de ces traitements ne permet guère de déceler de constantes, ni d’établir des analogies avec les sanctuaires gaulois déjà connus.
Le sanctuaire de Mirebeau
Mirebeau est situé à une trentaine de kilomètres au nord-est de Dijon, en Bourgogne, dans une région de plaines vallonnées, aux confins du territoire des Lingons, non loin de la frontière avec les Éduens au sud-ouest et les Séquanes au sud-est. Le site, localisé sur un axe important reliant Besançon à Langres, est connu de longue date par des découvertes anciennes à l’emplacement du sanctuaire, mais aussi par un camp de la VIIIe légion implanté au sud-est de la Bèze, un affluent de la Saône.
Le lieu de culte a été révélé dès le XIXe s. par diverses découvertes, dont des armes en fer. Les campagnes de prospections aériennes de R. Goguey ont permis d’en préciser la surface, soit plus de 8 ha, et le plan avec les fondations de constructions en pierre (temple, aqueduc, galerie et bâtiments annexes) de la période romaine. Une partie du site a été détruite en 1977 par l’implantation d’un collège, ce qui a motivé une première série d’investigations sous la direction de R. Goguey (Brunaux 1985a). Ces premiers travaux ont révélé, en plus des structures romaines, les traces d’un sanctuaire gaulois implanté dès le IVe s. av. J.-C.
En 2001, un important projet d’urbanisation motive une fouille préventive d’urgence (Mouton, Venaut 2005) d’une zone de 5 ha à proximité immédiate du sanctuaire, ce dernier faisant l’objet d’une fouille pluriannuelle entre 2001 et 2007 sous la direction de M. Joly et P. Barral (Joly, Barral 2003 ; 2006 ; 2007a ; 2007b ; 2012). Ce sont les restes animaux issus de cette opération qui sont étudiés ici, après une présentation schématique du site et des principales phases de sa fréquentation.
La fouille menée sur le sanctuaire et ses abords, soit plus de 2 ha, a permis de mettre en évidence une longue fréquentation, de la fin du IVe s. av. J.-C. au IIIe s. apr. J.-C., qui a été divisée en sept grandes phases.